Nous avons passé la date fatidique du 23 septembre. L’été est fini. L’hiver approche. Et l’automne n’est qu’une pâle transition de trois mois permettant de se préparer, psychologiquement : à laisser hiberner son cabrio (pour ceux qui en ont un) et physiquement : parce que bientôt viendra le dimanche après-midi où tu devras changer tes pneus hiver avec le krik de ton arrière grand-père qui, paraît-il, fonctionne toujours très bien.

A cette date de fin de l’été sonne l’heure de la réflexion, du bilan et vient l’ultime question, celle qui divisera tout le monde :

Quel était le meilleur événement, la meilleure course de cet été ?

Mais, pour faire bien, disons plutôt :

Quel était le meilleur événement, la meilleure course de cet été sur le plus beau circuit du monde ?

Et c’est là que je sers peut-être à quelque chose et que je peux t’aider à décider !

A Spa-Francorchamps, pour cet été 2014 (comme chaque année) des événements automobiles, il y en a eu :

  • le WTCC du 20 au 22 juin
  • Le Spa Summer Classic du 27 au 29 juin
  • Les 25 heures de VW Fun Cup du 11 au 13 juillet
  • Le Spa Race Festival du 18 au 20 juillet
  • Les Total 24h de Spa du 24 au 27 juillet
  • Le Bug Show les 2 et 3 aout
  • Le Grand-Prix de Formule du 22 au 24 aout
  • Les 600km de Spa du 5 au 7 septembre
  • La Porsche Sport Cup les 13 et 14 septembre
  • Et les Spa Six Hour (Classic) du 19 au 21 septembre

Il y a du choix, mais je vais me contenter de limiter mon analyse à seulement trois courses parmi les plus emblématiques mais aussi trois courses fondamentalement différentes l’une de l’autre.

  1. Les 24h de Spa, parce que c’est une épreuve mythique et très populaire.
  2. Le Grand-Prix de F1, parce que, c’est la F1…
  3. Les Spa Six Hour (ou Six Hours, ils l’écrivent des deux façons…), parce que. Et vous allez comprendre pourquoi.

Je n’étais pas aux 25h de VW Fun Cup cette année et ne saurai donc point en faire l’analyse dans cet article. Mais je vous invite vivement à découvrir cette compet’ par vous-même. Vous ne le regretterez pas.

Entrons dans le vif du sujet. Candidat n°1 :

3. Les 24h de Spa

Bon. Avant de commencer, quand on parle des 24h de Spa, il faut toujours rappeler que c’est une véritable institution, en plus d’être un événement mondial.

Historiquement, c’est la seconde épreuve d’endurance de 24 heures, créée en 1924, soit un an après les 24h du Mans (merci Wiki).

Ceci est une vision macro de ce à quoi vous pouvez vous attendre en allant aux Total 24h de Spa.

Après 90 ans de hauts et de bas, l’épreuve adopte aujourd’hui un style plutôt moderne pour une course automobile… De Malmedy à Blanchimont, Spa-Francorchamps se transforme en une énorme fête accueillant tout type de personnes. C’est comme si tu étais planté sur la frontière entre course d’endurance et festival de musique. Tourne la tête à gauche et tu as un DJ, tourne la tête à droite tu vois le raidillon et les superbes GT3 crever la nuit.

Plus loin, en haut des Combes, tu as les campings bondés d’Allemands et d’Anglais.
Au milieu d’un de ces campings, il y a toi, emmitouflé dans ton sac de couchage, qui essaie péniblement de réchauffer une vieille boîte de raviolis périmés alors que tes voisins font un barbec’ au gaz, bien au chaud grâce à leur gros groupe électrogène (true story).
Si tu joues pas les timides et que tu es prêt à partager quelques bières contre deux saucisses ketchup, tu peux faire de vraies rencontres. Il y a tous les 5 pas, des gars qui, comme toi, vivent, respirent l’automobile et ont un paquet de choses intéressantes à raconter. Alors, tu parles, tu écoutes et, même si tu ne comprends pas un mot d’Allemand, tu comprends quand même.

Le soir, tu décides quand même de retourner près du circuit pour voir les voitures, de nuit (et, évidemment, faire des photos en longue exposition, si tu as un appareil photo). Sur ton chemin, tu croises des gens que tu n’as pas l’habitude de voir à Spa-Francorchamps et qui, à première vue, venaient plutôt pour danser devant le DJ que pour encourager un team. Certains d’entre-eux découvrent peut-être Spa pour la première fois et n’auraient jamais eu l’idée de venir sans cette « animation musicale ». Et ça c’est cool.

Certains puristes te diront que ça dénature l’événement, que Spa, c’est fait pour les voitures et ceux qui les aiment. Mais non. Les 24h, c’est une fête avant tout (ou ça l’ait plus ou moins devenu). C’est populaire, accessible et tout le monde peut y trouver son compte.

Le lendemain, que tu sois venu pour faire la fête ou admirer des voitures, tu sais que, dans tous les cas, tu as passé un bon moment.

2. Le Grand-Prix de F1

2014 a été mon dépucelage Formule 1.
J’allais enfin avoir l’occasion de voir les monoplaces de la catégorie reine. Celles qui, depuis le début du championnat, se font vomir dessus à cause de leurs V6 presque muets (parce que vous n’êtes pas sans savoir que le downsizing a aussi frappé en F1).

Pour vivre l’événement au maximum, j’ai essayé d’y être le plus souvent possible. Vendredi, pour les essais, samedi, pour les qualifs et évidemment dimanche, pour la course.
Ca m’a permis de voir que chaque jour a son ambiance, ses gens et son cachet.

Vendredi :

Pour arriver au circuit, c’est juste l’enfer. Tu vas de déviation foireuse en déviation foireuse sans que tu comprennes la moindre logique à cela.
Tu finis finalement par arriver et là… Il n’y a (presque) personne.
C’est la journée où tu profites pour te balader, parce qu’il n’y a pas trop de monde.
Tu découvres les shops et animations des constructeurs, l’ambiance général, le côté hypra-international de l’événement. Mais globalement, rien de mieux comparé à ce qu’on a l’habitude de voir aux autres compétitions à Spa. C’est même peut-être moins bien.
Parce que, le soucis quand c’est la F1, c’est que tu te retrouves vite bloqué et à tourner en rond.
Sans le ticket paddocks/stands qui coûte 3500€… oui 3500€, tu es limité au « Circuit Village ».

Tu retournes donc rapidement dans ta tribune (j’étais juste devant les stands et la grille de départ), en passant par les checkpoints où les officiels parlent tous Anglais et puis tu accèdes à ton siège (facilement, vu qu’il n’y a personne).

Là, tu oublies complètement les Formules 1 et tu découvres le GP2, le GP3 et la Porsche Cup. Et tu aimes ça.
Si comme moi, tu avais oublié tes bouchons d’oreilles, tu l’as dans le baba, pas grave.

A titre de comparaison, à gauche les F1, à droite, le GP2.

 

Ce premier jour commence très très bien.

Samedi :

Le samedi, tu ne reviens pas pour la F1, tu reviens pour la F1, le GP2, le GP3 et la Porsche Cup.
Tu croises un peu plus de doudounes, de cravates, de VIP, de bouteilles de champagnes et encore plus de passionnés. Mais, déja le samedi, il va falloir être courageux pour entrer de le « Circuit Village », c’est déjà bondé. Et, découragé, tu n’y vas plus. Tant pis si t’as oublié d’acheter la nouvelle casquette Williams avec la livrée Martini, de toute manière, il y en a plein sur eBay.
Les choses sérieuses commencent. La tribune est beaucoup plus remplies. Tu sens la tension montée d’un cran et perçois petit à petit, les cameras du monde entier se braquer sur le circuit.

Dimanche :

C’est le jour-j. Le circuit est noir de monde. Il y a des gens vraiment partout.

L’atmosphère est différente au point de ne presque plus reconnaître le circuit.
Il y a des officiels, des policiers ou encore des bénévoles tous les deux mètres et toutes les tribunes sont remplies à ras-bord. Pas une siège vide.
C’est spécial.
Même si tous les événements à Spa sont un peu des gros événements en eux-même (because Spa that’s why), là, tu as l’impression que le monde entier te regarde et que tu participes vraiment à quelque chose de très très gros.

Pour la troisième fois (minimum) du week-end, tu remontes les marches de la tribune et rejoins ton siège. Malgré le fait que tu sais maintenant exactement où il se trouve, tu galères trois fois plus à le rejoindre tellement il y a du monde. Pour les agoraphobes, rassurez-vous. Tout ces beautiful people sont extrêmement sympas. J’étais entouré d’Anglais, d’Allemands, de Chinois, d’Américains… au point de me demander si j’étais pas le seule de la tribune à parler Français. Mais, une chose est sûr, peu importe quelle écurie tu soutiens, les gens viennent pour célébrer la F1 avant tout. Et c’est pas de la blague ! Pas de rivalité débile entre supporters de tel ou tel team, tout le monde se parle, s’amuse et partage des trucs.

Vient le moment où ça démarre.
Les spectateurs crient, encouragent, comme des supporters de foot, cette fois. On a pas réellement l’habitude de voir ça à Spa, hors du Grand-Prix F1.
C’est intense et paradoxalement détendu.
Tout le monde se ronge les ongles devant l’écran géant jusqu’au moment où les monoplaces passent.
Là, on relâche la pression dans un long cri d’encouragement avant de retomber dans le stress pour un prochain tour complet et de recoller ses yeux sur l’écran géant.

Avec le DRS, le KERS et compagnie, des dépassements il y en a eu un paquet. De quoi tenir l’ensemble des tribunes en alerte tout au long du Grand-Prix.
Pour se détendre, la plupart picole un peu. Champagne dans des gobelets et canettes de toutes les marques possibles et imaginables au programme. Disons que, ça renforce le côté festif et internationale de l’événement.

C’est comme ça pendant une heure et demi. Et ça c’est cool.

Quand tu es à l’événements plutôt que dans ton divan, il y a tout un tas de petites choses que tu découvres et qui ne passent pas par ta TV.
Pour en savoir plus, je te redirige vers cet article :
12 choses que tu ne sais pas sur le week-end F1 à Spa-Francorchamps

1. Les Spa 6 Hours

Attention, mon avis va probablement être biaisé par la montagne d’histoire automobile que j’ai pu voir à cet événement.

Les Spa 6 Hours, il faut y aller dans un état d’esprit spécifique. Il faut savoir anticiper le fait que, dès ton retour au bercail, tu passes automatiquement les trois prochaines heures sur autoscout24.eu à rechercher LA voiture ancienne pas cher, en bon état et avec beaucoup de chevaux. Pour être passé par là et pour t’éviter de perdre trois heures de ta courte vie, ne cherche plus, ça n’existe pas.
Tu vas devoir allonger l’argent ou perfectionner tes talents de carossier/mécanicien et débloquer du temps libre les week-end si tu veux accomplir ton rêve.

Mais revenons-en à ce qui nous intéresse vraiment : l’événement en lui-même.

Tu arrives et aperçois les parking 1, 2 et 3 absolument plein à craquer. Tu finis quand même par trouver une place entre une Mégane RS et une Porsche GT3 et tu te dis que ça va plus que probablement être une très bonne journée.

Malgré un parking plein à craquer, dans l’enceinte du circuit, personne ne te marche sur les pieds, tu peux aller où tu veux sans trop bousculer et il y a toujours un bon spot photo libre dans les environs.
Mais tu n’es pas resté pour camper en bord de circuit. Il y a un millions de choses à voir et tu n’as qu’un week-end !
Tu as pris soin d’acheter le bracelet « accès Pit Lane » et là ça te fait deux millions de choses à voir. Il va falloir s’activer.

Des trois événements mentionnés dans cet article, c’est probablement celui qui est le plus destiné aux passionnés. En plus de regarder les voitures sur le circuit, tu as l’occasion de les approcher, parler aux teams, aller à peu près où tu veux… Les vidéos parlent mieux que des mots alors en voici :

On connait, pour la plupart, au moins quelques modèles : AC Cobra, Shelby Daytona, Jaguar E-Type et D-Type, Porsche 911, Ford Falcon, Ford Mustang, Austin Mini… Ce sont un peu les ambassadrices des événements Classics.

Mais, qu’est-ce qu’elles ont de spécial hormis leur cachet historique (bien que, pour la plupart du peloton, il s’agit de répliques) ?
Pour moi, malgré le fait qu’elles aient toutes été conçues alors que je n’étais que poussière, toutes ces voitures sont des voitures à sensation, des voitures « émotionnelles », des voitures organiques, c’est difficile à décrire. Ce ne sont pas les plus rapides, pas les plus récentes, pas les plus perfectionnées, mais ce sont, pour moi, parmi celles que je préfère regarder, entendre et probablement piloter (si un team me lit, je fais un article contre un essai d’une de vos voitures. Deal ?).
C’est la course automobile à l’état brut. Pas d’appendices aérodynamiques à tout va, pas de turbo ou d’admission forcée, c’est un chassis, un moteur, pas d’aides électroniques (surtout pas) et un pilote pour la maintenir sur les rails. C’est peut-être ce dernier facteur qui m’attire. La place centrale du pilote et de son talent.

Mais s’arrêter à cette catégorie serait comme manger le pain d’un Big Mac et jeter le reste.
Les Spa 6 Hours c’est aussi des formules 1 des années 40 à 80 et ça, c’est juste stratosphérique.
Williams FW07B, Arrows A4, Brabham BT42, McLaren M23 (oui j’ai regardé sur internet)… C’est comme si tu voyais un bouquin d’histoire automobile passer devant toi à 200 km/h. Et c’est ça c’est cool. 

Ce dont la F1 actuelle manque par rapport aux monoplaces de ces années-là c’est (liste non-exhaustive):

  • Le bruit
  • Le survirage de taré
  • Le bruit

Et ça fait déja beaucoup.

Disons que, des trois événements analysés, les Spa 6 hours est celui qui respire le plus la passion et qui permet une immersion la plus profonde en son sein (c’est un beau dégueulasse comme phrase).

Je ne vais pas tout vous dévoiler, mais si je peux vous donner deux conseils, ils seraient les suivants :

  1. Ne confondez pas cet événement avec un meeting de voitures anciennes. Certes, c’est en partie le cas, mais ce n’en est pas l’objectif principal. Ce que ces courses des Spa 6 Hours expriment, c’est la passion. Une passion enveloppée dans un héritage des plus prestigieux. Peu de circuits au monde peuvent se vanter d’attirer une panoplie de voitures d’une telle valeur.
  2. Allez-y

 

Réagissez

Défoulez-vous