Généralement, quand on cherche à tirer un peu plus de jus de sa monture, on a tendance à se pencher d’abord sur l’admission, l’ordinateur de bord et/ou l’échappement. Il s’agit là des segments qui permettent généralement d’avoir les meilleurs gains au meilleur coût et sans trop mettre les mains dans le cambouis.

Particularités de la Toyota GT86 :

  1. Son système d’admission et de filtrage sont, d’origine, déjà assez performants
  2. A l’inverse, son collecteur est considéré comme le maillon faible dans la chaîne de la performance

Si vous êtes un lecteur fidèle, vous aurez déjà lu dans cet article que, concernant l’ordinateur de bord, le nécessaire a été réalisé, avec des résultats plus que satisfaisants.
Concernant l’échappement, vous aurez également déjà lu dans cet autre article que je me suis déjà attaqué à l’autre extrémité de celui-ci.
Par contre, pour le système d’admission, il reste et restera entièrement original (quoique…).

Vous l’aurez donc compris, cet article, celui-ci, que vous lisez en ce moment, est dédié au passage de ma GT86 d’un collecteur d’origine à un collecteur décatalysé.

1. Le collecteur

Intelligent ou non, j’ai toujours voulu conserver des pièces d’origine que je bricole. Car de un, ce sont des pièces d’origine, qui, dès lors, peuvent normalement tenir au moins une centaine de milliers de kilomètre. Et, comme vous l’aurez remarqué, ma « prepa » est loin d’être extrême est vise d’abord la fiabilité. De deux, je suis un bricolo, et j’aime bricoler l’original et le mettre à ma sauce.

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J’ai donc acheter un collecteur d’origine avec peu de kilomètre, auquel, un Canadien, le gars à qui je l’ai acheté en l’occurrence, a enlevé le filtre du catalyseur. Aussi con que ça. Avantage : on conserve le blindage thermique. Désavantage : peut-être moins performant ? On est pas sur du Nameless Long Tube Equal Length, c’est sûr. Et certainement pas parfait pour l’écoulement des gaz avec une chambre de résonance pareille, laissée vide.

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Il m’en a coûté environ 240€ port et taxes comprises, autant vous dire que c’était une aubaine et que c’est principalement la poste canadienne et les douanes belges qui se sont sucrées.

Rajoutez à celui une paire de joints Grimmspeed (moteur/collecteur) et un joint OEM Subaru (collecteur/overpipe) et le compte s’élève à environ 260€. Si c’est pour faire les choses, autant les faire proprement (même si, vous l’aurez compris, j’aime la bricole et le cheap).

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Je conseille fortement de poncer légèrement les parties en contact afin de s’assurer que les joints ne rencontrent aucune irrégularités qui pourraient créer des fuites.

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2. Installation

L’installation. Selon tous les revendeurs, il s’agit de la modification la plus facile, qui prend le moins de temps, avec des moindres outils… Bref, apparemment un gosse pourrait le faire en 30 minutes une heure. Avec un pont, une boîte Facom et deux autres potes chevronnés pour l’aider probablement.
Sans vouloir spoiler, tout seul, avec des outils sommaires mais adaptés et vierge de toute expérience de ce genre, j’ai mis 5h. Ça comprend de nombreuses pauses, quelques gueulantes et un démontage-remontage inutile pour une vis oubliée.

Entrons dans les détails.

Étape 1 : élever la voiture

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Évident pour certains, pour les autres, non, vous n’arriverez pas à changer votre collecteur sans surélever votre GT. Si vous ne soulevez que les roues avant, ne tirez pas le frein à main mais utiliser des calles pour bloquer les roues arrière. Cela évite de forcer sur le frein à main et de l’endommager.

Étape 2 : déconnecter la batterie

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Simple comme bonjour. Enlever le capot rouge. Dévissez les vis supérieures de chaque coche et tirer sur chaque câble. Easy.

Étape 3 : déconnecter les sondes lambda

Poussez et tirez les deux connecteurs des sondes lambda.
Il y a, par câble, deux clips supplémentaires qui s’enlèvent relativement facilement via l’aide d’un tournevis plat.

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Étape 4 : enlever le panneau de protection du collecteur et du carter d’huile

On passe enfin en-dessous de la voiture pour la première étape le dos par terre : enlever le panneau métallique de protection.

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Il y a une dizaine de clips ainsi que plusieurs boulons (ne me demandez pas si c’est du 10, du 11, du 12, du 13 ou du 14, je n’en sais plus rien mais c’est standard).

Vous pouvez également enlever le second panneau de protection, en plastique noir (retiré sur la photo), pour avoir plus simple lorsqu’il faudra jouer avec l’overpipe et le front pipe pour sortir et rentrer le collecteur.

Étape 5 : retirer le collecteur

Inutile de se lancer dans l’aventure sans une rallonge à votre clef à douille et une douille de 14 bien nette.
Après avoir dévissé les boulons reliant le collecteur à l’overpipe, je recommande d’également déboulonner la section reliant le front pipe au résonateur afin que les pièces aient du jeu et qu’il soit plus facile de les manipuler.

Le collecteur n’est pas lourd mais il le devient le dos à terre avec très peu de place sous la voiture. Essayez de vous faire aider une fois celui-ci déboulonné. Ça vous évitera de rager sur vous-même en vous remémorant tous ces moments passés devant Game of Thrones avec des chips plutôt qu’au gym à soulever de la fonte.

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Si tout se passe bien, voilà la vue que vous devriez avoir. Placez vos joints.

Etape 6 : remonter tout

Refaites toutes les étapes citées ici plus haut dans l’ordre antéchronologique (wow, le mot compliqué). Veillez bien à respecter le couple de serrage de 30Nm pour la remonte du collecteur, histoire de pas défoncer les pas de vis de votre bloc moteur.

Etape 7 : enjoy

Avantages :

  • Vous permet de tirer plus de jus de votre GT/BRZ avec une cartographie adaptée ;
  • Transforme légèrement le son. L’absence de filtre et la caisse de résonance du collecteur d’origine (laissée vide) crée un son métallique particulier. Personnellement, cela me fait penser à une Porsche à refroidissement à air (imaginez…). Mais évidemment, ce n’est toujours pas aussi sexy ;
  • Plus (pour encore plus) de pop pop pop et de craquements de l’échappement (on ne dit pas non).

Désavantages :

  • Odeur relativement prononcée de carburant au démarrage et à l’arrêt, sans que cela soit gênant au quotidien (et je suis assez vite gêné avec ce genre de chose) ;
  • Est-ce que ça passe toujours au contrôle technique ? On le saura en novembre 2018.

Dans l’attente de réaliser des captures de son/vidéos plus convaincantes, voici déjà un aperçu du son de ma GT, d’abord avec la valve de l’échappement ouverte (muffler delete) et ensuite, fermée. Enjoy !

Si vous avez des questions, n’hésitez en aucun cas à les adresser ci-dessous, en commentaire.

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