En ce moment, et ce pour 3 jours, se déroule le Goodwood Revival qui est un festival de courses et expositions de voitures anciennes. Par voitures anciennes, ils n’entendent pas la jolie MGB de ton papy, bien qu’elle soit très belle, mais plutôt des voitures que, même en vendant tes deux reins et ton foie, tu ne serais toujours pas en mesure de t’acheter ne serait-ce qu’un demi piston de leurs pistons.
Quand je pense à ces voitures, je pense toujours directement à la Lister Jaguar pilotée par Chris Harris au Tourist Trophy du Goodwood Revival de 2013. 20 000 000$ conduits pied(s) aux plancher.
Si vous avez 18 minutes en trop sur votre journée, je vous conseille vivement de regarder la vidéo/docu qui raconte la course :
Mais dans cet article, je ne vais pas vous parler du Goodwood Revival, parce que je n’y ai malheureusement pas encore été, mais plutôt du Goodwood Festival of Speed. La Mecque est aficionados d’automobile. Comme la Belgique pour le fan de bières, Hawaï pour le surfeur, le Sea World pour un fan de phoques qui jonglent… c’est le seul endroit au monde, pour un fan de voitures, nouvelles ou anciennes, qu’il est indispensable de visiter au moins une fois dans sa vie. Je l’ai fait pour la première fois en 2014. Je n’ai fait que le jeudi, le « petit » jour mais le bilan tient en une phrase :
C’est juste un truc de dingues
Laissez-moi vous raconter mon dépucelage du Goodwood Festival of Speed.
*Flashback*
La première question que tu te poses lorsque tu veux te rendre au Festival of Speed, c’est : « Comment est-ce que je vais y aller ? »
Dans mon cas, c’était vite réglé : c’était en voiture car il fallait, par après, pouvoir nous rendre facilement à Brighton.
Là, tu te dis : « Saperlipopette, je vais devoir conduire à gauche, dépasser par la droite, prendre les rond-points à contresens et surtout prendre le ferry. Oh non, pas le ferry ».
Tu finis quand même par le prendre.
Pour l’allée, youpie, il était absolument vide.
Et puis tu arrives en Angleterre. Là-bas, on roule du côté qui, pour toi, est le mauvais.
C’est stressant et excitant à la fois. Au début, tu suis une voiture pour te guider et tu mimiques tous ses mouvements. Puis, arrive le moment où t’es tout seul et t’es dans la merde. Quelques mauvais réflexes plus tard, tu t’y habitues et ce n’est même plus marrant.
Si tu veux un conseil, imagine que tu es sur un circuit et que tu dois « placer » ta voiture. Oublie tes mauvais réflexes. Après 15 minutes, tu seras devenu anglais.
Si par mégarde, après un tronçon soporifique sur l’autoroute, tu te crois déjà rentré au pays, rassure-toi, il y aura toujours une supercar pour te rappeler que c’est par la droite qu’on dépasse…
Le trajet (en partant de l’est de la Belgique) jusqu’à Goodwood, en comptant l’attente au port, le trajet en ferry, sans bouchon, c’est 9h. Prépare de la bonne musique parce que si t’oublies, t’es bien calé pour te faire 9h de « ni oui, ni non » et perdre tous tes neurones.
Sache qu’il y a un Burger King près de l’endroit du Festival et qu’un Triple Whopper après 9h de trajet, c’est cool.
9h, 9h, 9h, 9h, 9h, 9h, 9h, 9h, 9h, 9h, 9h, 9h, 9h, 9h, 9h, 9h, 9h, 9h, 9h, 9h, 9h, 9h, 9h, 9h, 9h, 9h, 9h, 9h, 9h, 9h, 9h, 9h, 9h, 9h, 9h, 9h, 9h.
Donc, après 9h, éventuellement, tu finis par arriver à Goodwood.
Le site est tout simplement immense. Tu ne sais pas où aller, c’est normal. Quelques gars en gilets fluo te font des grands gestes et tu finis par te parquer au milieu d’un champ, descendre de ta voiture (ta chemise est pleine de transpiration. Pour les moins bien lotis d’entre nous, c’est juste comme d’hab’) et tu commences à suivre les autres, car ils savent probablement mieux que toi où est l’entrée.
Tu marches longtemps, en te référant seulement aux gens que tu suis et à ceux que tu croises. Comme dans un jeu vidéo, si tu rencontres des ennemis, c’est que tu es sur le bon chemin. Sauf qu’ici les gens sont super gentils.
Il peut arriver que jaillisse, de nul part, un hélicopter, c’est normal, ça arrive. Tu es toujours sur le bon chemin.
Et puis, tu arrives dans l’endroit le plus fabuleux au monde, le plus beau, le plus fantastique.
Pour décrire l’endroit rapidement, c’est comme si tout ton garage dans Gran Turismo 5 et 6, était exposé aux quatre coins d’une immense propriété et que, de tant à autres, quelqu’un prenait une de tes voitures pour piloter sur la fameuse montée de Goodwood.
C’est à peu près ça.
Tu as déjà vu une TVR Speed 12 autre part que dans Gran Turismo ?
Menteur.
Tu as déjà vu une Lamborghini Miura ?
Oui ? Et ben, moi aussi. Nah.
Et ces trucs là ?
Là, je t’ai eu.
Goodwood est le Disneyland des autos.
Généralement, quand tu veux en voir beaucoup à la fois, des nouvelles et des anciennes, le réflexe, ce sont les salons.
Salon de Genève, Salon de Francfort, Salon de Bruxelles… Autant d’endroits dénués de passions où les exposants font plus attention à leurs cravates qu’à leurs voitures d’expo. Et hors de question de leur adresser la parole si tu n’es pas VVVVVIP.
Le Festival of Speed, en plus de proposer les plus belles voitures au monde, de toutes époques confondues, est une communion de passionnés et passionnées. Que tu roules en Porsche, Ferrari, Peugeot ou Citröen, que ton compte en banque ait 1 ou 999999 digits, tout le monde se rencontre, discute, échange sur l’automobile et s’en confre-fout relativement de qui tu es.
J’ai eu la chance de me mettre au volant d’une Nissan GT-R, du nouveau Boxster GTS, d’une GT86 CS-V3, du tout nouveau TT… (pratiquement) toutes les nouvelles voitures que tu vois dans tes rêves sont accessibles.
SO MANY CARS. SO LITTLE TIME. Un véritable festival de pornographie automobile.
Tu ne sais absolument pas où donner de la tête, il y a des voitures splendides partout. C’est trop de stimuli à la fois.
Puis arrive le moment où, après une demi-millions de pas, tu atteins les stands que je vais qualifiés de « Stands de l’héritage automobile ». Et là, c’est trop. Beaucoup trop d’un coup. Tu vas comprendre avec ces quelques photos.
Tout ça, sur 15 mètres… j’ai déja dit que le site était immense ?
Tu passes une journée entière à regarder, admirer, toucher, tous les mythes qui ont créé l’histoire de l’automobile et ceux qui la créent aujourd’hui. Tout y est. Toutes époques confondues.
Vient le moment où, en pleine overdose, tu décides néanmoins de rentrer.
Sur ton chemin, beaucoup de voitures t’appellent par ton nom et te crient « Ne pars pas, ne pars pas ».
Ne t’inquiète pas, c’est juste un effet secondaire des 9 heures de « Ni oui, ni non » que tu t’es farcis sur le trajet.
Note que je suis à peu près certains que cette McLaren P1 et cette Koenisegg One (oui…) ont crié mon nom.
Lorsque tu consultes les réseaux sociaux le soir, tu checkes tes pages préférées d’actu auto. Elles parlent toutes de Goodwood.
Tu étais de la partie, tu es content et le soir, tu dors bien.
Si vous aimez les belles bagnoles et êtes animé par la passion automobile, je ne recommande qu’une chose, c’est d’impérativement y aller.
PS: Et pour vous, bande de jaloux, sachez que c’est cette fille qui m’y a emmené !