Il faut savoir que suite à cette agréable rencontre avec la GT86, j’ai décidé de m’en offrir une ! Découvrez un essai à long terme, beaucoup plus complet en cliquant ici !
On nous la vend comme le summum du rapport prix/plaisir et sur le papier, ça en a tout l’air. 200 chevaux, moteur atmo, coupé, « rear wheel drive », cette expression anglaise qui signifie propulsion que j’adore entendre dans les vidéos de test drive anglophones, parce que tu sais qu’à ce moment-là, les pneus vont souffrir. Pour rappel, cette GT86 a été développée et produite en partenariat avec Subaru qui la propose sous l’appellation BRZ pour Boxer, Rear-Wheel Drive, Zenith. Boxer, Propulsion, ok mais Zenith… pourquoi ? Bon à savoir aussi si vous cherchez des vidéos youtube ou des infos quelconques sur cette voiture, qu’elle est également appelée Scion FR-S.
Que sait-on de plus après 2 ans ?
Après deux ans, les maladies des premiers modèles émergent, les avis d’utilisateurs sont plus complets et plus pertinents, les petits soucis de garantie se font connaître, on en sait tout simplement plus. Quoi par exemple ? Après discussion avec un vendeur et possesseur de GT86 (chef d’atelier mécanique en passant), ce dernier mit en lumière certains détails que je n’avais jamais rencontrés sur le net. Comme le fait que le moteur FA20 (2013-présent) encaisse facilement un compresseur. 300 chevaux (stage 1). Pour 7000€ avec la pose, la voiture est transformée en véritable avion de chasse. L’homme en possède personnellement une, modifiée, avec laquelle il fait de la piste depuis plusieurs mois sans aucun problème à déplorer. Au niveau des problèmes en voici quelques-uns qu’il a eu l’occasion de rencontrer :
- Les premiers modèles de 2012 présentent des problèmes de pistons. Remplacés sous garantie.
- Vibrations et bruits à plusieurs endroits, audibles depuis l’habitacle : dans la baie moteur, la planche arrière et le coffre, notamment.
- Levier de vitesse qui vibre anormalement fort
- Problème de tenue du régime moteur au point mort
- Bruits divers au-delà de 110 km/h
- Condensation et moisissure dans les phares
- Problème de synchronisation des deux premières vitesses
- Forte odeur quand le moteur est poussé au-delà de 6000 tours-minutes (temporaire)
Je tiens à préciser qu’il s’agit d’une liste non-exhaustive de problèmes rencontrés sur la GT86. Et forcément, pas toutes les GT86. La conclusion général dans les nombreuses discussions que j’ai eues avec des proprios, les mêmes éléments reviennent :
- Consommation faible : 8,5 l/100km sans se priver
- La voiture est très très amusante sur petites routes (à conditions que celles-ci soient en bon état…)
- L’amortissement est assez ferme
- Les entretiens sont très raisonnables : 150€ pour un petit entretien (15 000 km), 300€ pour un gros entretien (30 000 km)
- Globalement, beaucoup de gens l’achètent aussi pour son look
A savoir que la GT86 va probablement être offerte en version turbo (2015), avec le moteur 2,5l de la Subaru WRX et également en 4 roues motrices… Wait & See.
Test-Drive de la GT86, concrétement
L’habitacle
Pour juger l’habitacle, il est important de remettre tout en perspectives et prendre en compte que Toyota a, avant tout, mis l’accent sur les aspects mécaniques de la voiture et a potentiellement négliger l’habitacle pour faire baisser les coûts au maximum. Cependant, le résultat est au-dessus de ce à quoi je m’attendais.
(Soyez cool, le panorama et vraiment minable) Au niveau de la position de conduite, c’est tout simplement parfait. Le maintient des sièges est impeccable pour un gabarit comme le mien (1m76, 70kg), on est bas, ce qui rend le tout sportif et sécurisant. Le volant est idéalement situé grâce aux possibilités de réglages en hauteur et longueur et l’ensemble des commandes et d’une ergonomie absolument hallucinante. Pour le briefing de conception de l’habitacle, ils se sont probablement dit : « c’est certainement pas bobonne qui va acheter notre voiture alors on va vraiment axé toutes les commandes autours du conducteur. Le type qui roulera en GT86, ce sera un bon gars, qui fait des talons-pointes, qui tire le frein à main et qui est un cador du levier de vitesse. Donc qu’il puisse avoir tout à portée de main rapidement. Pour le reste, on mettra une radio au milieu, parce que tout le monde aime bien les radios. » Et ils ne se sont pas planté. Tout tombe immédiatement sous la main quand on en a besoin c’est assez dingue. Concernant la qualité des matériaux, si on met une Audi à prix équivalent à côté, évidemment la GT86 fait pitié. Mais comme dirait bobonne : « à ce prix là, on peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre, wesh ma gueule ».
Rouler en GT86, ça donne quoi ?
Au lieu de segmenter en comportement/chassis/moteur/etc. comme j’ai l’habitude de voir sur mes sites automobiles préférés, je vais plutôt vous parler de tout à la fois. Quand on parle GT86, on doit en parler comme un tout fini et non prendre tout à part. Sinon c’est vite fait : Châssis performant. Moteur de merde. Au revoir, merci, bon week-end.
Parce que oui, comme tout le monde je vais vous confirmer que le moteur n’est pas fameux. Ce n’est pas coupleux et ça ne sonne pas forcément bien. Ce qui m’a peut-être le plus dérangé, ce sont les montées et descentes en régime. Lorsque que l’on passe la vitesse supérieur, c’est assez lent pour redescendre au régime du rapport supérieur, ce qui nuit au dynamisme et au caractère sportif de la voiture. Pour monter en régime, c’est le même soucis de dynamisme avec une injection assez paresseuse (tout ceci en comparaison avec une Mini Cooper 120 chevaux, c’est pour dire…). Mais il y a de l’espoir ! J’ai déniché pour vous la vidéo d’un gars qui pousse sa GT86 jusqu’à 8000 tours-minute à la place des 7500 du rupteur d’origine et écoutez comme la sonorité change ! Ok c’est pas la même ligne d’échappement mais après 7500 tours-minutes, on ne peut pas nier que le moteur est beaucoup plus rageur! (de plus 5.8 secondes au 0 à 100 ça devient particulièrement bien pour un 2 litres atmo). https://www.youtube.com/watch?v=939Grdvphaw Pneus et suspensions d’origines… Balaise. Je m’étais promis de parler de la GT86 comme d’un tout et bien, c’est déja flingué mais je vais quand même essayer de m’y tenir et expliquer ce que j’ai ressenti au volant de cette voiture. Tout d’abord, comme vous avez probablement pu le comprendre plus haut, j’aime l’habitacle. Toyota s’est vraiment arraché pour fournir quelque chose de soigner en restant dans une gamme de prix abordable. OK, la qualité est pas top mais l’habitacle est unique, bien composé et cohérent. Avoir une GT86, c’est entrer dans un monde où on est plus comme tout le monde et Toyota fait aussi transpirer ça à l’intérieur de la voiture. Mais ça ne reste que du détails, ce qui m’intéressait avec cette voiture, c’est de savoir si j’allais, ou pas, aimer la conduire. En tout circonstance. Et la réponse, c’est un oui global.
- En ville, elle est souple, grâce à ce trou au niveau du couple à bas régime. Oui, ça n’a pas que du mauvais… Elle reste acoustiquement discrète mais les regards se posent néanmoins dessus.
- Sur autoroute, c’est le point faible sans véritablement en être un, en pratique. On tire dans les rapports, les chiffres grimpent, tant sur le compteur du régime que sur le kilométrique mais on ne ressent pas spécialement la vitesse. Pourtant, c’est un peu plus bruyant que la normal, ce qui pourrait nous faire croire qu’on approche de la vitesse du son, il n’en est rien. Mais… ce n’est pas ce pour quoi la voiture a été conçue. Ce pour quoi cette voiture existe c’est :
- Les routes sinueuses et la piste ! C’est agile, sain, prévisible, fun, presque confortable et ça a juste le don de faire sourire. Chaque montée en régime, même paresseuse et pas super musicale, est un régale. On se jette dans les virages sans se poser la question de savoir ce qui va nous arriver, parce qu’on le sait très bien. La prise en main est tellement simple. On comprend comment la voiture réagit et réagira au moment où on visse son cul dans le siège. Et peu importe si ce n’est pas super efficace et que ça ait un peu moins vite. Personnellement, je choisirai toujours le plaisir sur la performance. On peut parler tant qu’on veut des Fiesta ST, Clio RS, Mégane RS… elles ne jouent pas dans la même catégorie. Point barre.
Quelle personne, un minimum passionnée d’automobile, pourrait dire du mal de cette voiture ? C’est une lueur d’espoir dans une période comme la nôtre où le plaisir de piloter ne semble plus faire partie des cahiers des charges des constructeurs. En faisant le paris de proposer une propulsion plaisir à un prix abordable, plutôt qu’une voiture globalement performante, dénuée de passion, Toyota parvient à nous livrer un modèle cohérent qui remplit parfaitement ses objectifs. Chapeaux bas.
Pour qui ?
Probablement pas un américain. Pour les lignes droites, n’espère même pas épater Madame en essayant de déposer le gars dans ton rétro qui te harponne depuis 10 kilomoètres sur l’autoroute. Ce sera probablement… compliqué. Et en parlant de Madame, qu’elle soit Kate Moss ou la soeur de Pierre Menès, chaque kilos supplémentaire ajouté à cette voiture, est un kilos de trop. Comme si l’habitacle était un micro-univers où l’attraction terrestre est décuplée. « L’ennemi, c’est le poids » (ou plutôt la masse), l’expression n’a jamais eu autant de sens à mes yeux. Une voiture très amusante, mais à piloter, oui piloter, préférablement seul et pour son propre plaisir, seulement.
Pour quoi ?
Qu’est-ce que vous en feriez ? Racontez-le dans les commentaires.
Pour quand ?
4 saisons.
Pour où ?
J’ai parlé des routes sinueuses, de la ville, de tchik et tchak. Je rêve d’emmener cette voiture au circuit de Mettet, à Zolder ou au Nürburgring. Spa-Francorchamps ? Non. Il faut un minimum de chevaux pour s’amuser à Spa et je pense que la GT86 peine un peu à ce niveau. La montée des Combes et Blanchimont doivent paraître long comme un jour sans pain. Si quelqu’un en a fait l’expérience, je l’invite à briller dans les commentaires ci-dessous.
Rapport prix/plaisir
8.5/10. Yup.
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