400. C’est le nombre de kilomètres, suite à quelques changements de plan, que je me suis tapés pour aller faire ces deux séances de 10 et 20 minutes de karting.
Et c’était loin d’être les 400 plus beau kilomètres de ma vie. Metz, à l’automne, le soir, un samedi, c’est déprimant. Tout est gris, tout est froid, tout est embouteillé et l’air est probablement pollué au Prozac, c’est la seule explication rationnelle à cette dépression instantanée.
Après quelques files et bouchons, finalement on arrive dans cette superbe ZAC/ZI/ZAI/Zoning d’Augny (rue Carcantin – 57685 Augny, tu sauras tout comme ça).
On démarre à 6, on finit à 5
Nous voilà, notre équipe de 6, au comptoir pour réserver nos baquets. Et là, première grosse claque. 45 billes pour 30 minutes… A ce prix là, le service doit être irréprochable sachant qu’à Eupen, où le service est justement irréprochable, c’est 30€ pour 28 minutes.
On s’apprête, fait un petit tour aux toilettes, essaie de découvrir la piste pour pas être une chicane ambulante les premiers tours, on passe ensuite au briefing d’avant-course. C’est rapidement donné, c’est concis, c’est ok. Mais, première constatation, si tu te plantes, tu dois sortir de ton kart et le remettre dans le sens correcte toi-même, sauf si t’es un fille ou que t’agites un billet de 5 euros (super blague bien lourde, soit dit en passant). J’apprends donc au briefing sécurité, que la sécurité, c’est toi qui la fait. C’est un peu comme dire à un championnat de mangeurs de hot-dogs « Hé les gars, si vous tombez dans les vapes c’est vous qui appelez les secours, hein ! Sauf si vous êtes une gonzesse ou que vous agitez un billet de 5 euros, lol ». Yakapa partir en tête-à-queue, alors.
Finalement, on peut s’installer dans nos karts respectifs qui sont, comme à peu près partout en Indoor, des Sodi GT5, baquet non réglable, malheureusement (c’est en option) mais pédalier bien (ça c’est pas en option).
On entame donc la première session de 10 minutes (ce qui fait à peu près 13-14 tour, sachant qu’il en faut déjà 5 pour plus ou moins chauffer le kart, 10 minutes c’est par session, c’est vraiment trop peu).
Il ne fait pas chaud dehors, les pneus sont froids, mais le kart prend un peu plus de grip à chaque tour jusqu’à atteindre un niveau satisfaisant, j’ai une latence particulière et zéro progression dans la pédale de gaz, mais on fera avec. Seconde constatation, la piste est géniale. C’est rapide, sinueux et on atteint deux fois ce qui semble être le régime maximal du kart. C’est un tracé mixte avec une partie en extérieur et, en ce jour d’automne, il fait plus frais dehors. Le revêtement extérieur est différent et il faut adapter son pilotage en fonction (il n’y a qu’une chicane et le début de la longue ligne droite mais ça change quand même!). Retour à l’intérieur, à fond, gros freinage pour se jeter dans l’épingle. C’est un virage très sympa, pas très fréquent sur les pistes sur lesquelles j’ai pu rouler. Un virage qui permet de perfectionner son freinage, d’apprendre quand les roues bloquent et dans quelles conditions, mais aussi, d’avoir l’impression d’aller vite en Indoor… Seulement voilà, seconde constatation, il faut peu de temps pour se rendre compte que le complexe est plus axé « récréation » que « expérience Karting Indoor dans des conditions irréprochables », malgré cette piste vraiment sympa. Les commissaires se baladent sur la piste, les drapeaux sont rarement respectés et puis un malheureux incident « impliquant » l’un des nôtres s’est déroulé. Kimi Raikkonen (nom d’emprunt) a manqué de couper en deux un commissaire qui se baladait sur la piste au dernier tour. Il faut savoir que pour signaler le dernier tour, il y a un système de gyrophare plus une combinaison de drapeau à damier et drapeau jaune, qui signale qu’il faut ralentir. Mais si un de ces commissaires baladeur se met au milieu de la piste en sortir de virage, c’est comme donner le bâton pour se faire battre.
C’est la première fois que je vois un comportement pareil de la part d’un membre de staff d’un karting
Heureusement, plus de peur que de mal. Mais l’engueulade ultra infantilisante qui a suivi ce faux bond est totalement inacceptable. J’étais avec mon casque, 100 mètres plus loin, j’entendais le commissaire gueuler sur Kimi Raikkonen (nom d’emprunt) comme s’il venait de se coincer les doigts dans la porte des chiottes.
Et puis de Charybde en Scylla, les deux parties faisant valoir les intérêts de personne, cela a fini par un remboursement et une seconde session annulée pour Kimi Raikkonen (nom d’emprunt). C’est la première fois que je vois un comportement pareil de la part d’un membre de staff d’un karting et c’est à gerber. Ce comportement allait entièrement conditionner notre seconde session.
Si le premier briefing d’avant-course était pas super aimable, le second était carrément teinté de morgue.
Un petit problème d’interface fait surface, je n’ai aucun kart attribué mais figure pourtant sur la feuille de course. Je le signale et pour commencer on me dit, très sérieusement, que je n’avais qu’à m’appeler Greg, parce que, vu qu’il y a deux Greg sur la fiche de course, j’aurai pu avoir un kart. En résumé, on me prend littéralement pour un con. Le problème, c’est qu’il y a bien deux Greg qui roulent pour cette course. Bref, on (je) trouve une solution, j’ai un kart et c’est parti pour la seconde session.
Second run, donc. Etant une piste rapide où les crashs à « haute-vitesse » sont plus fréquents, je me suis donc posé la question : « Quid de l’état des karts, sont-ils tous au même niveau ? Est-ce qu’il y a des estropiés dans le tas ? » Et oui.
Je me retrouve avec un kart qui a quelques boulons desserrés… le volant a du jeu d’un bon centimètre et demi de chaque côté et tu sais très bien comment ça va finir : des vibrations, du sous-virage et un kart qui sautille. Tant pis, faudra faire avec, j’avais qu’à m’appeler Greg.
Avec moins de grip à l’avant avec ces soucis, des pneus froids et une température qui a chuté (il fait noir tôt maintenant !) les premiers tours s’apparentaient plus à du drift qu’à du karting. C’est drôle au début mais ça devient vite frustrant. Puis les pneus chauffent, on s’habitue, et on oublie, on est là pour s’amuser avant tout. Mais à peine le temps d’oublier, que j’ai des bruits métalliques douteux de tous les côtés.. Au point de croire que je sème des pièces derrière moi… J’espère juste que les freins ne lâcheront pas, c’est tout ce que je demande.
Haut dans les tours, le kart vibre et est significativement moins rapide que les autres. Sachant que c’est pas aujourd’hui que je ferai un chrono, je décide de ne pas me prendre la tête avec ça et de m’amuser avec quelques duels voir truels même !
Voici une vidéo reprenant les moments les plus amusants de la course et qui permet, aussi, de découvrir le tracé.
La course est amusante, elle se passe bien, elle verra beaucoup de bagarre et globalement, c’était plutôt positif !
Une fois hors du kart, je vais chercher la feuille des temps et, pour ne pas garder une note négative du staff, j’essaie d’engager une conversation. Je me plante devant le comptoir, le gars ne lève même pas les yeux, j’attends 15 secondes, en essayant de mettre le malaise, rien. Bon, je demande la feuille des temps, le gars me rétorque un « Ca a été ? » carrément apathique et j’en profite pour glisser un petit « J’ai trouvé le second kart moins bon que le dernier, c’est possible ? » tout ça pour me prendre pleine face un « C’est moi le mécano, ici. Je sais comment ils sont, ce sont tous les mêmes, faut pas chercher ».
Au revoir, merci, bon week-end.
Meilleur chrono effectué : 0’42″561.
Actualisation 12/11/2014 :
Au lendemain de la publication de cet article j’ai été contacté par un membre du staff du Metz Kart Indoor qui m’a apporté quelques précisions :
- Il concède qu’il n’est pas normal que certains commissaires se soient retrouvés sur la piste
- Les karts sont renouvelés tous les deux ans (contrairement à chaque année comme on me l’avait premièrement dit)
- Le kart que j’ai eu pour mon second run (celui de la vidéo) avait bel et bien un problème technique. Un roulement à l’avant était HS.
C’est toujours bien vu de le reconnaître.
Même si c’est un peu tard, le staff a fait preuve de réactivité, ce qui n’est pas une mauvaise chose.
Crédits photo de couverture : Metz Kart Indoor