Avertissement: cet article contient pléthore de clichés, raccourcis et autres amalgames stéréotypés. Sa lecture entraînera inévitablement une simplification de votre jugement et de votre regard vis-à-vis de vos homologues automobilistes. Vous êtes prévenu(e).
Introduction
« Femme au volant, mort(s) au tournant », celle-là, on la connait.
« Les Français squattent délibérément la bande de gauche sur l’autoroute », on en a tous déjà fait l’expérience.
« Les Maghrébins roulent sur toutes les bandes à la fois », et malgré cette conduite agressivo-défensive novatrice, il n’y a toujours pas de pilote maghrébin en Formule 1.
« Les Hollandais sont des dangers publics surtout lorsqu’ils tractent une caravane. » Ils feraient mieux de rester sur leurs vélos, manger du fromage, fumer dans leurs coffeeshops et changer l’entraîneur de leur sélection nationale de football, Nom de Dieu.
« Les vieux… les vieux… », ils font chier tout le monde parce qu’ils ont le droit.
Autant dire que pour une vieille femme, franco-hollandaise avec des origines maghrébines qui tracte fréquemment une caravane, prendre la route ne sera jamais un long fleuve tranquille.
Tant de clichés, tant de vérités tellement vraies dont on a tous fait l’expérience au moins une fois. Mais il reste, dans ces méandres amalgamés, une classe socio-biologique qui n’attire probablement pas votre attention. Une catégorie pourtant présente au quotidien et pour le moins peu discrète.
Quid des chauves ? Ces hommes comme vous et moi (pardon Mesdames) qui n’ont en apparence comme seul distinction que de présenter une quantité extrêmement faible, voire nulle, de fibre capillaire sur le crâne. On pourrait croire que ce trait identitaire n’est que cosmétique et pourtant, les chauves sont fondamentalement… différents.
Avez-vous remarqué ce chauffard qui reste terriblement près de votre pare-choc arrière comme s’il voulait lire quelle station de radio vous écoutez ? Combien de cheveux avait-il ?
N’avez-vous jamais connu l’énervement infini que procure un dépassement inachevé lorsque le véhicule que vous souhaitiez dépasser a soudainement accéléré ? C’est lui.
Quel est ce moteur qui ronronne à côté de moi au feu rouge ?
Qui est cet homme qui me fait des grands signes derrière son pare-soleil Sparco ?
C’est le Chauve.
Classification
Mais attention ! D’entrée de gamme, pas d’amalgame. Il y a plusieurs types de chauves sur nos routes. Pour dégrossir de manière rapide, les Chauves peuvent être catégorisés selon trois sous-classes :
- Le faux-chauve. Souvent issu d’une formation universitaire longue type ingénieur, il présente une calvitie sub-craniale partielle, pas toujours assumée, porte des lunettes, tient généralement son volant à deux mains et respecte l’ensemble du code de la route. Il est calme, son regard est acéré et il présente beaucoup de caractéristiques précoce du conducteur type « Vieux ».
Faux-Chauve célèbres : Gérard Jugnot, votre voisin qui tond sa pelouse le dimanche. - Le Chov’ Sportif. A l’instar du faux-chauve, il présente une calvitie partielle mais de type « Cornes ». Il est grand, athlétique, bien accompagné, le plus souvent calme mais impulsif et donc jamais à l’abris d’une réaction éclaire de type 3 (voir ci-dessous).
Chov’ Sportif célèbres : Zinédine Zidane, Jason Statham (hybride type 3). - Le Chauvage. Contraction de chauve et sauvage, il est la personne faisant l’objet de cette publication. Le Chauvage n’a pas de cheveux, est souvent petit et conduit généralement des berlines allemandes (anciens modèles) dans lesquels il transporte des femelles vulgaires. Il est musclé et crie fort.
Malgré son âge relativement avancé (selon échantillonnage : +30 / -60, marge d’erreur 2,63 – médiane 41,02) ses t-shirts restent moulants (Muscul’ en cause) et ses jeans « fashion ». Ses ornements cutanés sont à l’image de ses affinités musicales : prononcés et de très mauvais goût (tatouages tribales, dragons mange-pierre, pieuvre celtique de Madagascar ou Taureau malade…).
Chauvages célèbres : Vin Diesel, Vin Diesel (sans tatoo).
Mécanismes
De cette observation découle inévitablement la question du pourquoi, ou plutôt des pourquoi.
Le biologique : Pourquoi le chauve n’a-t-il pas de cheveux ?
Le comportemental : Pourquoi le chauve est-il sauvage ?
Il semblerait que, de toutes les hypothèses connues, celle de la production excessive de testostérone reste, encore aujourd’hui, la mieux acceptée.
La mécanique décrite y serait la suivante :
Explication :
Etape 1 : Le corps envoie les premiers signes visibles de transformation capillaire. Les cheveux tombent et le stress s’installe devant l’impermanence d’une coupe travaillée depuis l’adolescence.
Etape 2 : Impuissant et désarmé, le futur Chauvage sombre lentement dans la dépression et l’irritabilité. C’est à cette époque que la reconversion professionnelle en directeur/analyste financier est sérieusement envisagée.
Etape 2.01 : Le syndrôme de Michel Fugain, ou simplement Syndrome de Fugain, est une condition extrêmement rare (moins de 1% des cas recensés) qui ne concerne que les chauves très riches. Il s’agit, chez le Chauvage en stade 2, d’un refus de sa condition. S’en suit une parade artificielle d’implantation de cheveux au résultat souvent peu naturel.
Etape 3 : La condition est acceptée mais la frustration reste présente. 18% des sujets étudiés ont décroché au moins 2 promotions au cours des 4 dernières années et sont généralement au stade N2 dans une boîte de consulting financier ou d’optimisation fiscale. Pour les 82% restant, ce sont tous des beaufs.
Etape 4 : Les attitude agressives au volant de véhicules motorisés se multiplient jusqu’à se banaliser entièrement. Cris, insultes, bras d’honneur, queues-de-poisson, viol de priorités de droite… deviennent monnaie courante.
Diagnostic
La production de testostérone, bien que décroissante, est un phénomène qui dure tout au long de la vie d’un homme. Cependant, certains en produisent plus que d’autre. Cet excédant est visuellement observable durant la période 20-30 ans car il provoque la chute des cheveux, en commençant par la partie supérieur du crâne masculin. Ce que l’on sait moins, c’est qu’à l’échelle microscopique, celle de notre cerveau, les parties cérébrales régissant l’amour de l’automobile, l’odeur d’essence, de gomme brûlée et celle de l’agressivité sont limitrophes. Là où l’excédant de Testostérone intervient, c’est dans la création de neurotransmetteurs qui permettent de lier toutes ces parties du cerveau en synthétisant des acides aminés issus du modèle dopaminergique de Dusse et Morin. Dans le cas du Chauvage, l’observation comportementale se traduit par des attitudes et actions agressives au volant de véhicules motorisés.
Prévention
Bien qu’extrêmement handicapant au quotidien, le Chauvage est bénin et n’est mortel que dans des cas extrêmement rare (moins de un pour dix-mille) et exclusivement par coups et blessures. Si exposé à des comportements d’un individu identifié comme Chauvage, il est fortement recommandé d’adopter une attitude de déni tout en continuant à respecter le code de la route et éviter toute provocation face à la distortion micro-sociale qu’induit des actes de type Chauvage.